EN BREF
Le repérage n’a pas pour but de poser un diagnostic: c’est tout simplement le premier pas pour ouvrir le dialogue et créer un lien de confiance pour permettre au patient de revenir en parler.
De nombreuses personnes ayant des consommations à risque (fréquence et/ou quantité) n’ont pas toujours conscience des conséquences négatives potentielles. Elles n’ont pas forcément de dépendance à l’alcool et peuvent être accessibles à des interventions thérapeutiques.
- Lors d’une consultation classique
- Lors de la prescription d’un médicament connu pouvant interagir avec l’alcool (antibiotiques, antidépresseurs, antihistaminiques, benzodiazépines, myorelaxants, antalgiques opiacés, antiinflammatoires, warfarine…)
- Lors d’un passage au service des Urgences
- Chez les femmes enceintes ou les couples avec désir d’enfant
- Chez les personnes à risque de consommation excessive (exemple du binge drinking chez les adolescents et jeunes adultes)
- Chez les personnes ayant d’autres conduites addictives (tabac, cannabis, autres drogues…)
- Chez les personnes ayant des problèmes de santé pour lesquels la consommation d’alcool peut être un facteur de risque: pathologies cardio-vasculaires ( HTA, arythmie cardiaque…), dyspepsie, dépression ou anxiété, insomnie, traumatologie
- Chez les personnes ayant une pathologie chronique résistante au traitement : douleur chronique, diabète, troubles gastro-intestinaux, dépression, cardiopathie, hypertension artérielle…
Ces signes sont aspécifiques mais doivent attirer votre attention:
- Plaintes psychologiques : anxiété, dépression, nervosité, insomnies, cauchemars
- Plaintes digestives : anorexie, nausées, vomissements d’autant plus si ils sont matinaux
- “Les pathologies du lundi matin“: consultations fréquentes après le weekend pour une demande d’arrêt de travail
- Altération de l’état général
- Chutes/traumatismes ou passages au Urgences à répétition
- Problèmes familiaux, scolaires ou professionnels à répétition
- Troubles neuro-cognitifs
Il s’agit des marqueurs suivants:
-le Volume Globulaire Moyen (VGM)
-les Gamma-GT (GGT)
-le Carbohydrate Deficient Transferrin (CDT)



Carbohydrate Deficient Transferrin (CDT)
1
AUCUN ne permet un dépistage systématique d’une consommation à risque dans une population non ciblée,
du fait de leur sensibilité et leur spécificité insuffisantes.
du fait de leur sensibilité et leur spécificité insuffisantes.
2
AUCUN ne donne une indication du niveau de sévérité de la consommation.
3
AUCUN ne permet de poser un diagnostic de dépendance ou de mésusage.
En pratique
A utiliser:
en complément de l’examen clinique pour le repérage d’une consommation régulière excessive= soit > 6 UI d’OH par jour ou 10 UI par semaine.
au cours d’un bilan étiologique d’une pathologie pouvant être en lien avec une consommation excessive d’OH.
pour le suivi du patient en phase de réduction/ maintien de l’abstinence : impact motivationnel, éducation thérapeutique
Pour information
Gamma GT | VGM | CDT | |
---|---|---|---|
Transport d’acide aminé | Transport du fer | ||
Spécificité | 60% après 2 semaines d’une consommation régulière excessive soit 60gr par jour | 90% après 2 mois consommation régulière excessive soit 60gr par jour | 80- 90% après 10 jours consommation régulière excessive soit 60gr par jour |
Sensibilité | Moyenne à médiocre : < 50% Moins sensible chez sujet < 30 ans | Médiocre : 30% à 40% En association avec GGT : 70% à 80% | Moyenne à médiocre : < 50% En association avec GGT : 70% à 80% |
Autres causes d’augmentation | -obésité -diabète -syndrome métabolique -médicaments inducteurs enzymatiques -cholestase hépatique | -carence en B9 -carence en B12 -aplasie -réticulocytose importante -syndromes myélodysplasiques -myélome -leucémie lymphocytaire -certains médicaments | -grossesse -anomalies congénitales glycoprotéines -variantes génétiques de la transferrine -atteintes hépatiques sévères |
Normalisation | Décroissance moyenne en 4 à 10 semaines : Diminue de moitié tous les 15 jours (demi-vie) | Décroissance lente en minimum 3 mois | Décroissance rapide Diminue de moitié tous les 15 jours |
Moyen simple, efficace, et spécifique avec peu de minoration ou de déni. On détermine la CDA avec une unité de mesure équivalent à un verre standard ; tel qu’il est servi dans un café ou dans un bar. Un verre standard contient une quantité d’alcool pur de 10 grammes.
On compte ainsi :
combien de verre standard/bouteille le patient consomme par occasion
combien il y a d’occasions de boire ou de jours de consommation par semaine

Au final ; je note 3 données essentielles:
- le nombre d’alcoolisations ponctuelles importantes ; c’est à dire plus de 6 verres par occasion de boire, et leur fréquence (par semaine ou par mois).
- la quantité consommée au cours d’une alcoolisation ponctuelle importante, et la nature du produit consommé (ex: 12 cl de vin correspond à 3 cl de whisky).
- la consommation moyenne du patient par semaine.
Il faut bien garder en tête que ces tests ont pour but de repérer les personnes présentant des troubles de l’usage d’alcool:
Il ne permettent pas de poser un diagnostic.
Test AUDIT
Elaboré par l’OMS
C’est le plus sensible et le plus spécifique
Précise les répercussions de la consommation d’alcool en dépistant un usage problématique.
Comprend 10 items cotés entre 0 et 4
AUDIT (Femme)AUDIT (Homme)
Existe aussi en version courte AUDIT-c
Uniquement les 3 items pour rechercher les éléments prioritaires
Permet de repérer l’usage à risque ponctuel, à risque chronique ou encore à risque de dépendance.
AUDIT-c (Femme)AUDIT-c (Homme)
Test FACE
Version simplifiée de l’ AUDIT
Analyse de consommation des 12 derniers mois
Comprend 5 questions cotées entre 0 et 4
FACE (Femme) FACE (Homme)