Mener un sevrage ambulatoire
EN BREF
Pour assurer une sécurité maximale, l’explication des symptômes du sevrage et des but recherchés dans l’utilisation des médicaments est primordial.
Le but de l’accompagnement thérapeutique: prévenir ou réduire les symptômes sévères du sevrage et les complications induites par la suppression de l’alcool
-généralement proportionnels à la quantité d’alcool ingérée et à la durée de consommation
tachycardie, hypertension, insomnie, nausées ou vomissements
-neurocognitifs : agitation, confusion, convulsions, délire, hallucinations ou illusions transitoires (visuelles, auditives ou tactiles), agitation psychomotrice, anxiété, convulsions de type grand mal
-Intrinsèques: l’action est conduite uniquement par l’intérêt et le plaisir que l’individu trouve à l’action, sans attendre de récompense externe
-Extrinsèque: L’action est provoquée par une circonstance extérieure à l’individu (punition, récompense, pression sociale…)
Le sevrage n’est pas une urgence ; même si le patient ou son entourage peut vous le faire ressentir.
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-L’arrêt est évidemment impératif si le poste de travail est incompatible avec le traitement.

L’hydratation
Elle doit être:
-suffisante pour compenser la déshydratation causée par la consommation chronique d’alcool et les pertes hydriques élevées du fait de l’hyperactivité neuro-végétative liée au sevrage (vomissements, sueurs, diarrhée)
-sans être trop importante: c’est-à-dire ne pas excéder 3 L
-diversifiée: apports hydriques en eau mais aussi en jus de fruits et bouillon

Les Vitamines
Du fait des multiples carences nutritionnels:
-un apport en vitamine B1 est systématique en préventif; le sevrage (surtout si apports glucosés) peut décompenser une carence en thiamine se manifestant par des complications neurologiques ou cardiaques.
-Pour les autres vitamines: il n’existe pas de consensus mais un apport polyvitaminé et d’oligoéléments (vitamines B6, PP, C, acide folique, zinc et magnésium) peut être envisagé durant quelques jours selon la SFA.

Les Benzodiazépines
Agonistes GABA-A et antagonistes NMDA, elles luttent contre l’hyperexcitabilité cérébrale liée à l’arrêt de l’alcool ( hypo excitateur) en compensant l’hypoGABAergie produite par le sevrage.
-La dose d’attaque se choisit en fonction de l’existence d’une dépendance physique et de son intensité.
-Les doses doivent être limitées pour prévenir un surdosage et/ ou un détournement, mais dans de bonnes conditions de prescription il existe peu de risque de dépendance et de risque de somnolence.
- meilleure stabilité de la concentration sérique
- meilleur efficacité sur les symptômes de sevrage
- meilleur protection des complications du sevrage
- ne suppriment pas complètement les risques d‘accumulation
- ont une moindre protection anticonvulsivante (grandes fluctuations plasmatiques)
- ne protège pas de l’encéphalopathie hépatique
- sont plus addictogènes
CHOIX DE LA MOLECULE
-En 1ère intention: DIAZEPAM (2, 5,10 mg)
-Si Contre-indication au diazépam : OXAZEPAM (10, 50 mg)
- Traumatisme cérébral récent
- Insuffisance respiratoire
- Obésité morbide
- Insuffisance hépatique sévère(ASAT ALAT >10 N TP < 50%)
DUREE
-avec une décroissance progressive rapide